après la nuit, avant le jour. (w/simon)

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gamine dans un monde de grands. dans un monde de brutes surtout. gamine qui se retrouve à vendre quelques merdes qu'elle rêve surtout de consommer. noa, on la trouve un peu trop souvent dans des coins sombres. ceux où on veut pas trop s'aventurer seul. ceux où tout est susceptible de s'y passer. réellement tout. sans que ça ne choque quiconque. et noa, elle est là. posée contre un muret à attendre. tranquillement. elle attend que le temps passe. que les clients défilent surtout. ils arrivent les poches pleines d'argent et repartent avec un pauvre pochon à la place. aujourd'hui, elle n'a eu aucune emmerde de ce côté là. aucun client un peu chiant. aucune vaine tentative de lui subtiliser la marchandise. clients réglos. alors noa, elle est d'bonne humeur. mais c'est peut-être du au joint qu'elle vient de fumer. on sait pas trop. les deux doivent jouer leur rôle.
la gamine, elle passe donner la part de ce qu'elle a récolté à son boss. parce que noa, elle est en bas d'la chaine. elle se contente de revendre quelques grammes. rien de plus. et elle en profite pour prendre quelques trucs. pour refaire son propre stock qui commence à sérieusement tirer la gueule. elle pioche un peu trop dedans ces temps-ci. enfin, encore plus que d'habitude. c'est sûrement du au fait qu'elle passe tout son temps entre l'appartement et les rues. l'université, elle s'y rend de plus en plus rarement. elle a quasiment abandonné la gosse. par contre, elle se pointe à chaque soirée universitaire. elle peut pas manquer ça. noa, elle prend la peine de se changer. histoire de faire un effort. pour marquer le coup. mais faut pas s'attendre à grand chose. elle enfile une robe banale. un rien lui va à la gamine. alors elle en fait pas des masses. baskets aux pieds, comme toujours. histoire de confort. et la voilà déjà à fouler les pavés de la ville.
quelques heures sont passées. quelques verres déjà avalés. quelques joints aussi. elle s'contente de ça pour le moment. mais quand elle fouille dans le fond de son sac à main, elle sent une petite pilule. elle pensait pas en avoir sur elle. à peine sorti du sac, elle l'ingurgite. faut pas perdre de temps. noa, elle est seule ce soir. enfin, elle croit. elle sait plus trop. tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle est seule contre le comptoir de ce bar. y'a du monde autour d'elle. beaucoup de bruit, mais elle entend rien la gamine. elle est dans son monde. dans sa bulle. et c'est comme s'il n'y avait plus personne. sauf qu'elle finit par relever la tête. et ses yeux rougis parcourent l'assemblée présente dans le bar. toutes les têtes sont passées en revue. quelques mines lui semble familières, mais elle sait plus d'où elle les connait. et elle n'est même pas certaine de les connaître. mais y'a ce visage qu'elle est certaine de connaître. ce nom qui lui brûle les lèvres. simon. et y'a ce sourire à la con qui étire ses lèvres. noa, elle reste appuyée contre le comptoir, son dos contre ce dernier. ça fait mal. c'est pas confortable. mais elle s'en tape noa. simon ! elle gueule ce simple prénom. qu'on entend très nettement par dessus la musique et les voix de tout les clients. simon, c'est le grand frère d'une très bonne amie de noa. pour ne pas dire sa plus vieille amie. le grand-frère de milo. mais milo, elle va pas bien. elle va plus bien. depuis un moment déjà. la gamine, elle sait pas quoi faire. elle sait plus quoi faire. ni quoi dire. parce que pour noa, milo, elle allait revenir, comme avant. mais dans ses plans, tout devait redevenir à la normal au bout de quelques mois. comme quoi, tout plan à des failles. surtout ceux de noa. bref. la gamine, elle observe le jeune homme sans bouger. on sait pas trop pourquoi d'ailleurs. on sait pas si elle ne veut simplement pas bouger. ou si elle ne le peut juste plus.

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Son appartement fut son sanctuaire pour les deux dernières années. Il ne sort plus et ne voit la lumière du jour qu'à travers sa fenêtre de bureau. Le soleil qui tente de se glisser entre ses volets. Il ne vit plus ou du moins, il tente de survivre. Parce que milo est toujours là, dans chacun de ses gestes. Il l'entend susurrer son prénom entre deux rêves. Il la vois le toiser quand il décide de prendre une nouvelle pose pour fumer sa cigarette. Elle est n'importe où. À chaque coin de rue, l'impression de croiser sa silhouette le pétrifie. Parfois, c'est comme-ci elle n'était que dans son esprit. Qu'elle avait trouvé refuge dans sa cervelle pour le faire culpabiliser. De son acte. De ses mots. De ses gestes. De sa propre existence. Milo est là, Milo est toujours là.
Un de ses collègues lui a proposé de prendre un verre. S'en suit un autre. Puis un autre. Et le voilà à son dixième verre de bière. Le sourire aux lèvres, les yeux palpitants et le cœur en peine. Ça continue de s'écraser un peu plus chaque jour. À cause de Milo. À cause d'Alex. À cause de lui. À cause de tout. Simon continue à sourire, rire à certaines blagues, en lancer d'autres et faire en sorte de cacher tous les doutes. Chaque centimètre de la peau de ses collègues sont heureux de ce leurre, de croire que Simon continue d'être heureux malgré la baisse de motivation de ces derniers temps. On sait qu'un truc est arrivé. Parce que les Moran tirent des sales gueules, des sourires plus faux les uns que les autres. Mais on en sait rien. Parce qu'ils gardent leurs étiquettes de bienfaiteurs. Ça l'épuise tellement. Simon n'a pas le choix. Sourire et continuer à vivre de son côté. Vivre en secret. Exercer une vie dont lui seul à le secret.
Une voix le tire de son confort. Une voix forte, assez forte pour faire tourner une vingtaine dans sa direction. Et elle est là. Adossée contre le bar avec ce sourire et ces yeux défoncés. Elle a bue, trop bue. Elle a fumée, trop fumée. Elle est morte, trop morte. Simon s'excuse poliment, part poliment, vie poliment. Technique pour effacer tout soupçons. Il s'avance. Lentement. Les pieds qui traînent aux sols, la bouche mollement posée contre son verre pour le finir. Noa. Noa elle est ravissante. Noa elle est drôle. Noa elle ressemble à Milo. Noa et Milo. Milo et Noa. Une même personne à ses yeux. Si on s'approche un peu, que l'on colle son oreille contre son torse, alors on peu entendre son cœur se déchirer en une centaine de morceaux. Ça fait mal. « T'aimes ça, pas vrai ? » il s'accoude au bar, les deux coudes contre le rebord et une main tendue pour rendre son verre. « Te faire remarquer. » qu'il rajoute en voyant le visage de Noa. Elle comprend rien. Elle n'est plus là. Depuis une heure ? Deux ? Ou plus ? Rien ne le surprend avec elle. C'est une source parfaite de surprise en surprise. Noa et ses sourires. Noa et sa voix forte mais délicieuse. Il pourrait tomber sous son charme. Sauf que Noa restera toujours la meilleure amie de Milo. C'est comme baiser sa sœur. C'est pas conventionnel. Mais possible. « Compte pas sur moi pour t'offrir un verre. Tu tiens même pas debout. » il la toise. Non pas pour la mettre mal à l'aise. Non pas pour être désagréable. Juste pour évaluer les dégâts. Baskets qui ont frôlés un nombre de pavés inimaginable. Yeux bouffies et rougies. Joues rosées et lèvres pourpres. Lendemain difficile en approche. Simon sourit. Un peu. Assez pour qu'elle voie qu'il ne tire pas la gueule. Ça ne suffit pas pour recoller les morceaux de son cœur. Y'a jamais rien qui pourra recoller tout ça.

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la gamine, elle est tombée dans la drogue bien trop facilement. bien trop rapidement aussi surtout. au cours de ses premières soirées. les deux ou trois premières. quelques joints qui passaient. quelques joints qu'elle a intercepté. et rapidement, elle a voulu se procurer quelques grammes. juste pour pouvoir se rouler un petit joint avant d'aller se coucher. au fil du temps, sa consommation, elle s'est accrue. au réveil. au cours de sa matinée. à midi. vers les quinze heures. à vingt heures. plusieurs pendant la soirée. et un avant d'aller dormir. si elle sort en soirée, elle rentrera avec les poches vides noa. sans aucune trace d'herbe. parce qu'elle aura tout fumé. heureusement qu'elle est encore assez lucide pour ne mettre qu'une infime partie de son stock dans son sac avant de s'y rendre. heureusement. sinon, elle terminerait sûrement la totalité de son stock d'herbe en quelques jours seulement. de quoi se ruiner en un rien de temps. mais noa, elle varie. elle apporte rarement que de l'herbe. y'a toujours autre chose. pour la faire décoller autrement. pour faire autre chose que fumer. quand elle sort dans des bars. c'est les petits pilules. chez des amis, la cocaïne. elle évite de se balader avec ça dans les bars. c'est pas vraiment le plus simple à consommer. noa, c'est la gamine qui se retrouve à vendre de a drogue pour se payer ses doses. celle qui se retrouve confrontée aux effets à long terme de toutes ces merdes mais qui refuse de réellement les voir.
et aujourd'hui, elle a encore fais passer la revente avant ses cours. noa, elle a abandonné ses études, mais elle refuse de l'admettre. sous prétexte qu'elle se pointe encore de temps en temps en cours. ridicule. bref. noa, elle décide de rentrer chez elle. par définitivement. non, juste pour se changer. parce qu'elle compte sortir ce soir. parce qu'elle sait qu'elle trouvera pas mal de monde dans les bars. pas mal de jeunes surtout. alors elle n'hésite pas un seul instant à s'y rendre. là-bas, les verres s'enchaînent. les joints aussi. elle perd progressivement le contrôle. mais elle aime ça noa. et finalement, elle trouve cette petite pilule dans le fond de son sac. petite surprise. elle l'avale. de suite. plus ou moins discrètement. mais si on vient lui poser la question, elle dira que c'est sa pilule contraceptive. et là, on lui foutra la paix. appuyée contre le comptoir, elle observe les personnes présente dans le bar. tous y passent. et son regard tombe sur simon. prénom qui quitte ses lèvres dans un cri. alors qu'un stupide sourire étire déjà ses lèvres. elle est heureuse de le voir noa. un peu trop peut-être. il s'approche simon. lentement. et il s'installe à ses côtés. il parle. mais noa, elle a du mal à comprendre. alors ses sourcils se froncent et ses yeux se plissent. elle réfléchit. elle essaie de remettre les mots dans l'ordre. par toi, ouais. les mots glissent entre ses lèvres. elle sourit en coin noa. les mots sont sortis sans qu'elle n'y réfléchisse vraiment. mais elle regrette pas la gamine. jamais. surtout pas quand c'est simon en face. parce que noa, quand elle plane. elle a la mauvaise habitude de le draguer. aujourd'hui, c'est mignon. presque innocent. pour le moment. mais noa, pourtant elle sait que pour simon, elle sera toujours identifiée avec milo. parce que c'était milo et noa. noa et milo. et ça le sera toujours. mais elle persiste noa. à chaque fois. comme si elle pouvait avoir plus qu'un regard attendri ou amusé. simon, il la détaille. de haut en bas. alors la gamine, elle bouge pas. elle attend simplement le verdict. de savoir ce qu'il va dire. mais il n'ajoute rien aux paroles qui viennent se résonner. rien du tout. y'a juste un sourire qui fend ses lèvres. et noa, elle est rassurée. rassurée de voir que simon n'est pas contrarié de la voir dans un tel état. je tiens encore debout. les mots sortent un peu trop fort. parce que la gamine, elle est quasiment vexée de voir qu'il puisse penser qu'elle ne tient pas debout. noa, elle est persuadée de pouvoir le faire. parce qu'il y a plus ou moins dix minutes, elle faisait quelque chose qui ressemblait vaguement à de la danse. alors rester statique sur ses deux pieds ne devrait pas être impossible. mais elle n'essaie pas pour autant. par flemme, sûrement. par peur de tomber, peut-être.

» ANNUAIRE DE SIMON MORAN (2F/0M)