we've got mud blood. (hazel)

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- we've got mud blood. -

ton regard se perd autour de toi. t'es adossé sur un muret prêt du parc. ça fait bien vingt minutes que t'observes les gens passer sans qu'on ne fasse attention à toi. tes jambes pendent dans le vide et une cigarette se consume lentement entre tes lèvres. t'as chaud. tu portes qu'un foutu t-shirt blanc, mais le soleil tape dans ton dos. ses rayons qui semblent si agressif alors qu'ils ne sont là que pour réchauffer le monde et son cœur bouillonnant. tu lèves les yeux au ciel en voyant une bande d'étudiants sortir d'une librairie. bande de moutons. que tu penses très très fort. parce que ouai. ils sont cons. ils suivent le système, ils se plient aux règles de la société et ils font ce qu'on attend d'eux. comme des moutons. ont leurs donnes les ordres et ils suivent sans même se soucier de savoir ce qu'ils veulent vraiment. t'as refusé toi. t'as refusé de te laisser berner ainsi par les adultes. tu l'es aussi, non ? la majorité révolue depuis deux années maintenant. civilement, t'en ai un, d'adulte. dans ta tête, c'est une autre histoire. une longue histoire. longue et surtout bien trop compliquée. un soupir s'échappe de tes lèvres. tes pieds sur le sol, ton corps qui se tend un peu avant que tu ne te redresses totalement, tu jettes ton mégot dans la première poubelle que tu vois et tu te diriges vers le bar dans lequel t'as rendez-vous avec hazel. un fin sourire sur tes lèvres. hazel. tu la connais depuis toujours. c'est ta troisième sœur. c'est ta meilleure amie. c'est la voix dans ta tête qui te dit d'arrêter les conneries. et hazel, si elle était pas la, sans doute que tu serais un peu plus dans la merde que tu ne l'es actuellement. ouai, c'est possible.
tu traines ta carcasse à l'intérieur du bâtiment et tu fronces un peu les sourcils, le temps de t'habituer à l'obscurité des lieux. puis tu la repères facilement, hazel, dos à toi. elle est belle. et sans doute que si t'avais pas été purement gay, t'aurais tenté ta chance avec elle. toi, le misérable drogué qui lui sert de meilleur ami. tu sais pas comment elle fait pour rester après toutes ces années et après toutes ces conneries. tu retiens un soupirs, tu t'avances doucement et tes deux mains viennent recouvrirent ses yeux. comme un gamin. « c'est quiiii ? » tu lâches en riant avant de la contourner pour déposer un baiser sur sa joue. sans doute qu'elle va te reprocher le fait que tu pus la clope. t'as l'habitude. elle aussi. tu viens t'asseoir en face de la jeune femme, passant une main dans tes cheveux. « comment tu vas haz' ? » tu lui demandes finalement. ça fait quelque temps que vous n'avez pas eu l'occasion de vous retrouver juste tous les deux. sans les autres. et ça te fait déjà du bien.

Un sourire sur les lèvres, Hazel range son téléphone dans sa poche. Elle vient de passer une sale journée, mais genre vraiment une sale journée. Ca fait une semaine qu’elle voit son ex partout à la télé. Lui, celui qu’elle a aimé à en mourir. Ils formaient ce genre de couple qu’elle avait en horreur. Un couple cliché, le sportif et l’intello. Avant Alex, jamais elle aurait cru que ça pouvait réellement marcher dans la vraie vie. Ce garçon, elle l’avait dans la peau, pour toujours. Deux ans d’absence, mais il était toujours là, partout, tout le temps, son souvenir ne la quittait qu’en de rare instant. Une semaine que des images ignobles tournaient en boucle, l’accusant de tous les maux, le montrant comme une bête curieuse, un pourri, un pédophile, un violeur. Mais Hazel elle le connait, elle le connait mieux que personne. Parce qu’elle l’a vu dans tous ses états, elle était là la première fois qu’il est entré dans l’eau. Elle était devant la télé larmoyante, alors qu'ils avaient déjà rompus, elle était là, quand il a obtenu sa première médaille. Elle était là quand il a eu son diplôme. Et même si, elle avait été en dessous de tout sur la fin de leur relation, elle serait toujours là pour lui. Alors ces images, elle n’y croyait pas. Non c’était impossible. Elle avait appelé la mère d’Alex, pour savoir. Savoir comment il allait, comment il gérait, où il était, s’il avait besoin d’elle. Elle ne voulait pas savoir si c’était vrai ou faux, parce que la vérité, elle la connaissait déjà. Mais la mère Carlson, aussi rancunière que son fils l’avait envoyé boulet, parce qu’elle la tenait responsable de tout ça. Alors Hazel elle avait rien dit, elle avait subit. Elle avait dit : Je vous promet que je laisserai votre famille tranquille madame Carlson. Et puis elle s’était effondrée. Parce que son Alex, elle le connait, elle sait qu’il a besoin d’elle, mais qu’il est trop fier pour l’admettre. Alors, elle a pleuré longtemps et elle s’est rendue chez sa mère. Elle a encore pleuré et sa mère l'a consolé comme toujours. Profitant de l’occasion d’être chez sa mère, elle a envoyé un message à Austin. Parce que ça fait longtemps, mais parce que lui, mieux que les autres sait à quel point elle peut être fragile. Après une longue douche et des dizaines de glaçons pour faire dégonfler ses yeux, elle était à peu près présentable. Elle se rendit dans le bar où ils avaient l’habitude de se voir. Même table, même commande, même vieux menus pourris. Deux mains qui sentent la cigarette sur ses yeux et son coeur s’emplit ou se serre. Hazel, elle a du mal à réfléchir. Elle regarde son ami et chose rare, elle le serre dans ses bras. Ca peut aller.

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la vie, elle va, elle vient. tu sais pas trop quoi en penser. tu sais pas comment l'aborder. ça fait une dizaine d'année que tu sais plus comment faire pour être heureux dans ta putain de vie. non. t'as perdu tes parents et t'as perdu le goût de vivre par la même occasion. c'est comme ça. c'est triste sans doute. même pas vingt-cinq ans et déjà bouffé par la vie. connasse. t'écrases ta clope contre une pierre et tu jettes le mégot dans la poubelle. t'aimerais que ce soit aussi simple pour se débarrasser de tes problèmes. t'aimerais pouvoir jeter tout ça et continuer à avancer sans soucis. mais c'est pas possible. non. ça le sera pas. jamais. pas tout de suite en tous cas. tu rejoins ta meilleure amie dans le bar. votre bar. celui que vous squattez depuis toujours. même table. mêmes positions. tout le temps. ses cheveux bruns qui tombent en cascade dans son dos et sur ses épaules. même boisson sur la petite table en bois. tes mains sur ses yeux. enfant. gamin. tu te sens bien avec hazel. tu te sens toi-même. enfin. tu respires. l'oxygène dans tes poumons, qui remplace la fumée. tu la salues. tu lui demandes si ça va. elle a part l'air bien hazel, tu l'as tout de suite vu. tu le sens de suite. quand elle te prend dans ses bras. et tu restes contre elle. tu glisses tes mains dans son dos que tu caresses doucement. geste réconfortant. t'es la pour elle. tu le seras toujours. à la vie à la mort. c'est vous. votre quatuor. « ça peut aller. » qu'elle te répond d'une petite voix. tu fronces les sourcils. tu déposes un baiser sur son front alors que tu te relèves et que tu viens t'asseoir en face d'hazel. tu appelles la serveuse quand elle passe près de vous. une bière. ça va. t'es soft. t'aurais pu commander pire. tu retiens un soupir. tu cherches le regard de ta meilleure amie. « t'as pas l'air d'être bien aujourd'hui. » tu souffles finalement, après un léger silence. « c'est à cause d'alex ? » alex. pas l'autre con. pas cette fois. non. t'as entendu parler de lui. à la tv. le viol dont on l'accuse. et toi, tu sais pas vraiment quoi en penser. t'as jamais pu le supporter, l'ex d'hazel. et une part de toi veut se ranger du côté des média et le penser coupable. monstre. pervers. tu secoues la tête, tu remercies la serveuse quand elle apporte ta boisson. le goulot que tu portes à tes lèvres. hazel que tu observes d'un air presque doux. tu la forceras pas à parler, jamais, mais elle sait que si elle a besoin de se confier, t'es la. tu l'seras toujours.

Hazel, elle prend une grande inspiration, parce qu’elle aime pas qu’on la voit pleurer. Non, Hazel, elle est pudique. Ca a toujours été comme ça, même quand ils étaient petits. Et ils savent tous qu’Hazel, elle parle quand elle en a envie, on ne peut pas lui tirer les vers du nez. Mais là, c’est trop pour elle. C’est trop dur de supporter tout ça, ces mensonges, ces faux scandales, les regards sur elle, parce qu’ici on l’associe à lui, on l’a toujours associé à lui. Il y a même un journal à presse à scandale qui lui a proposé de l’argent parce qu’ils ont su on ne sait trop comment qu’elle avait partagé la vie d’Alex pendant cinq ans. Hazel, elle apprécie la main réconfortante de son meilleur ami. Et c’est bien lui qu’elle voulait voir aujourd’hui. Parce qu’Austin et elle, ils se sont toujours compris sur tout. Le ying et le yang, ils ne se ressemblent en rien, et pourtant, ils se comprennent en un regard. Elle le regarde s’asseoir et commander une bière, elle acquiesce. Elle qui ne boit jamais, ça ne peut pas lui faire de mal. Elle presse la main d’Austin, pour dire merci. Elle a toujours fait comme ça. Puis elle pose ses mains sur ses genoux. Elle sait pas comment se mettre, elle se sent mal. Peu importe la position. Elle a une boule au fond de la gorge, un poids sur le cœur, elle a l’impression que ses organes, elle peut les dégeuler à tout moment. Elle entend Austin qui lui demande si c’est Alex et son estomac se tort un peu plus à ce nom. Elle sait, qu’Austin, il peut pas l’encadrer Alex. Mais elle supportera pas de l’entendre le descendre. Pas aujourd’hui, c’est trop tôt. Ca me fout en l’air, c’est des conneries tout ça. Les bières arrivent, elle boit une gorgée et grimace légèrement. Décidemment, la bière c’est pas son truc. Mais elle veut pas parler de ça. Et elle culpabilise, parce qu’Austin, il vit des trucs pas drôles non plus de son côté. Elle attend quelques secondes avant de finalement rompre le silence. Comment tu vas toi ? Elle veut le faire parler, parce qu’elle a qu’Alex et les médias dans la tête, elle a besoin de se changer les idées. Elle a besoin d’entendre qu’Austin va bien, qu’il y a autre chose que ces mensonges, que la vie continue pour les autres. Même si elle sent qu’elle, elle perd pied dans son monde.

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c'est compliqué. mais c'est comme ça. la vie, c'est pas tout rose. non. c'est terminé l'époque ou tout se résumais à jouer et à manger du chocolat pour le gouter. c'est loin, c'est période. c'est loin, l'innocence des premières années. l'innocence d'un enfant. dieu que tu aimerais redevenir un gosse parfois. un gosse qui peut encore se vanter devant ses parents d'être meilleur que son frère et ses sœurs. tu fermes les yeux un moment. tu passes une main sur ton visage, ton pied tapote presque nerveusement le sol alors que tes dents piègent ta lèvre inférieure durant quelques secondes, juste le temps de sentir la douleur se répandre doucement. tu commandes deux bières, ça lui fera du bien, à hazel. tes doigts pressent les siens quand elle prend ta main dans la sienne. « ca me fout en l’air, c’est des conneries tout ça. » tu ne réponds pas, tu te contentes de remercier la serveuse et de porter ta bière à tes lèvres pour laisser le liquide alcooliser couler dans ta gorge. tu fermes les yeux. ça te fait plus rien la bière toi. comme de l'eau. « comment tu vas toi ? » tu hausses les épaules. mal. tu vas mal. depuis dix ans, tu vas mal. tu rouvres les yeux lentement. ton regard bleu qui se pose de nouveau sur hazel. « comme d'habitude. » tu souffles finalement. la drogue. la clope. l'alcool. « j'ai failli me faire choper par les flics. j'en dois une à terry, ça m'fait chier. » tu souffles finalement. hazel, elle est au courant, pour tes activités pas très légales. elle est au courant, que tu deales. que t'as plongé la dedans. tu te pinces les lèvres, tu soupires, tu bois une nouvelle gorgée de bière. tu t'adosses contre ta chaise, tes jambes étendues sous la table, la bouteille entre tes doigts. t'observes le liquide ambré à l'intérieur du verre. tu fermes les yeux une nouvelle fois. t'aimerais tellement revenir en arrière. à l'école primaire. dans la même classe qu'hazel. innocence juvénile.

Deux âmes en peine, voilà le spectacle qu’offrait Hazel et Austin. A cet instant précis, ils n’avaient jamais été plus semblables. Aussi paumé l’un que l’autre. Face à face, fixant tristement les bouteilles de bière déposées plus tôt par la serveuse. Hazel relève la tête pour regarder Austin. Austin, qui fait que des conneries. Qui a faillit se faire choper. Pour ton business ou pour la conso ? Hazel elle est au courant de tout, ou presque. Elle sait qu’Austin, il consomme, il deale. Elle sait aussi que c’est pas un mauvais bougre. Il fait pas ça pour faire chier son monde. Il se cherche. Terrence a bien du courage d’avoir repris la fratrie. Hazel, elle en est heureuse, parce qu’elle a toujours son Austin pour elle. Qui sait, à l’époque où il se serait retrouvé sans lui ? Fidèle au poste. Bah oui, Terry c’est le navire dans la tempête. Il a pas compris tout ce qui lui est tombé dessus, mais il a toujours géré, il a toujours été présent pour ses neveux et nièces. Père précoce, sans même être passé à la casserole. T’inquiètes, il t’en voudras pas. Il t’en veux jamais. Hazel porte la bouteille à ses lèvres. Elle a tellement jamais l’habitude de boire, que trois gorgées et elle sent déjà la chaleur se répandre dans son corps, sur ses joues. Ca fait du bien de se lâcher un peu, pour une fois. Elle a pas envie de jouer les filles modèles aujourd’hui. Elle a besoin d’air, de parler d’autre chose, d’oublier juste le temps d’une soirée toute cette merde dans laquelle se trouve Alex et elle par la même occasion. Parce que l’avocat d’Alex veut la voir, il veut connaître toute l’histoire entre eux deux. Et qu’Hazel, ça fait deux ans qu’elle s’efforce d’oublier. Mais, Alex semble revenir, inlassablement dans sa vie. Et sinon, t’en es ou avec les mecs ? Passage aux histoires de cœur ou de cul d’Austin, les histoires préférées d’Hazel, légère et décontractée, tout juste ce qu’elle a besoin pour se changer les idées.

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tes doigts pianotent contre le bois de la table. presque nerveusement. tu l'es constamment, nerveux. depuis des années. et t'as pas souvenir de moments ou tu ne l'étais pas. peut être lorsque tes parents étaient encore la. t'en sais rien. tu sais plus. les souvenirs se mêlent aux rêves éveillés et t'es en train de tout perdre. de tout oublier. ça te rend malade. mais t'as trop de fierté pour aller demander à terrence ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. « pour ton business ou pour la conso ?» tu relèves la tête vers hazel. t'étais perdu dans tes pensées. comme souvent. tu retiens un soupir. « business. pour une fois que j'étais clean en plus ... » tu râles. tu devrais pas. c'est illégal ce que tu fais, merde. il a du courage ton oncle, pour te supporter. « fidèle au poste. t'inquiète, il t'en voudra pas. il t'en veux jamais. » c'est étrange, de voir une bouteille entre les mains d'hazel. hazel la fille sage. elle mérite tellement mieux que la compagnie d'un drogué un peu paumé dans sa vie. tellement mieux. hazel, elle mérite les meilleures connaissances. hazel, tu la mérites pas. non. mais sans elle, tu serais rien. personne. un moins que rien. un gosse dont la société veut pas. « le jour ou il perdra son boulot il m'en voudra. » parce que t'es conscient. de ce qu'il fait pour sauver ta peau. tu soupires faiblement. tu sais pas ou tu serais a l'heure actuelle sans ton oncle. tu fermes les yeux un moment. « et sinon, t'en es ou avec les mecs ? » tu esquisses un fin sourire alors que tu secoues la tête de gauche à droite. tu viens boire une gorgée de bière. « pas grand chose écoute. hier soir j'ai revu un mec que j'ai rencontré y'a pas longtemps. c'est un bon coup. » tu pouffes un peu. son dos doit encore porter la trace de tes ongles et de tes griffures. « puis y'a un gamin de lycéen qui a essayé de me draguer tout à l'heure. c'était drôle à voir. » tu ajoutes d'un ton plus léger.
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Hazel ne répond pas à la remarque d’Austin. Business, est-ce que c’est mieux que s’il avait été chopé défoncé ? De son point de vue, ni l’un ni l’autre n’était tolérable, mais Hazel, elle fait pas la morale à Austin, parce qu’ils sont pas comme ça. Lui, il se retient de lui dire le vrai fond de sa pensée par rapport à Alex. Alors elle juge pas, elle écoute. Et quand il lui demandera son avis, elle videra son sac, mais pas avant. Austin et Hazel, ils se respectent beaucoup trop pour froisser l’autre. Elle boit une nouvelle gorgée de bière. C’est vraiment pas terrible. Elle jette un rapide coup d’œil dans la salle. Elle en deviendrait parano avec toutes ces histoires. C’est un bon flic, t’inquiètes Aust’, il va pas perdre son job. Hazel, elle veut pas minimiser les conneries d’Austin, mais elle veut pas l’accabler. Elle veut pas de ce rôle là. Elle supporterait pas qu’il pense qu’elle lui tournerait le dos, parce que c’est pas vrai. Il sait que c’est pas ce que tu cherches. Hazel rassurante, Hazel qui sait pas quoi dire, mais qui tente toujours. Elle rit un peu avec Austin quand il commence à lui raconter ses dernières aventures. Là encore, Austin et Hazel c’est le jour et la nuit. Hazel, elle a eu qu’un homme dans sa vie, c’était Alex. Plus récemment elle a couché avec Caleb, mais ça Austin, il ne le sait pas. Austin, lui, il a du mal à s’attacher. Tu vas encore briser des coeurs. Elle marque une pause. Hazel, elle se dit que ce serait bien qu’elle raconte son aventure avec Caleb, elle sait qu’Austin c’est la bonne personne, mais elle sait qu’il va être choqué aussi. Alors elle hésite. Et puis merde. J’ai couché avec un prof de la fac il y a trois jours. Elle reprend une grosse gorgée de bière. Hazel, petite fille modèle n’est plus.

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t'es pas certain de mériter l'amitié d'hazel. non. sans doute que tu la mérites plus. t'es qu'un drogué, un gamin paumé dans sa vie qui a plus ses parents. c'est comme ça. c'est tout. et hazel, elle est intelligente. hazel, elle fait des études, sa vie va bien, ses parents, ils sont encore en vie. hazel, elle a tout pour réussir. tout ce que toi, tu n'as pas. la différence est tellement grande entre vous. le ying et le yang. le blanc et le noir. vous n'avez plus rien à voir. plus rien du tout.
« c'est un bon flic, t’inquiètes aust’, il va pas perdre son job. il sait que c’est pas ce que tu cherches. » tu retiens un soupir. tu sais très bien ce qu'elle pense de tout ça. ce qu'elle pense de ton comportement. elle ne l'a jamais dit, hazel, non, jamais. mais tu sais très bien qu'elle ne cautionne pas ton comportement, qu'elle aimerait que t'arrêtes les conneries une bonne fois pour toute. mais tu peux pas. c'est au-delà de tes force. pour l'instant. peut-être qu'un jour, t'arrêtera. « tu vas encore briser des cœurs. » tu lèves les yeux au ciel, tu retiens un nouveau soupir. tu bois une gorgée de bière. t'as envie d'un truc plus fort. t'as envie d'un whisky ou d'un truc dans le genre. quelque chose qui pourrait te faire oublier quelques trucs. « j’ai couché avec un prof de la fac il y a trois jours. » tu manques de t'étouffer en buvant ta bière, tu la reposes un peu trop brutalement sur la table en bois. tu fixes hazel avec de grands yeux. « qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à hazel ? » tu souffles en riant doucement, tu te pinces les lèvres, t'arrives pas à savoir pourquoi ou comment. t'observes ta meilleure amie. « plus sérieusement, t'as vraiment couché avec un de tes profs ?! t'es au courant c'est pas légal ? » t'en connais un rayon toi, des trucs qui sont légaux ou qui ne sont pas légaux. t'es pas allé à la fac, mais tu sais très bien qu'un prof risque son job s'il s'amuse avec ses élèves. tu te mordilles la lèvre. putain, c'est pas le genre d'hazel de faire ça.

Hazel elle a honte de ce qu’elle a fait. Elle garde son secret depuis trois jours. Et c’est déjà bien trop long pour elle. Hazel, elle sait garder les secrets tout le monde le sait. Mais elle a du mal à cacher des choses aux autres. Elle a un unique secret, qu’elle porte depuis plusieurs années. Mais ça, c’est trop intime, trop personnel. Il n’y a qu’une personne au courant et c’est déjà trop. Hazel, elle a du mal à mentir, elle a du mal à cacher des choses. Elle a l’impression que c’est écrit sur son front qu’elle s’est tapé son prof. Alors, elle balance sa bombe à Austin, elle le sait qu’il est choqué. Il se fait d’ailleurs pas prier pour réagir. Elle se cache le visage des deux mains. Parce qu’elle sent le rouge qui lui monte aux joues, alors elle se cache. Elle écarte deux doigts pour laisser un œil visible et le plonger dans le regard de son meilleur ami. Elle repose ses mains sur la table et attrapa la bouteille de bière, réflexe. Je sais pas ce qu’il m’a pris Austin. Enfin, elle éclate de rire, ça fait des jours qu’elle a pas rit comme ça. Parce qu’avec toute cette merde autour d’Alex, elle avait besoin de faire une folie et la folie d’Hazel porte le nom de Caleb. Je ne savais pas que c’était mon prof. Je l’ai rencontré dans un bar, il m’a dit qu’il était journaliste, moi j’ai dis que j’étais écrivaine et même pas de la ville. Elle marque une pause, elle laisse le temps à Austin d’intégrer qu’Hazel Blossom a menti. Parce que c’est presque plus choquant encore que le fait qu’elle ait couchée avec un mec. Sauf que le lendemain, je me suis rendu compte que c’était le nouveau prof. Et j’ai filé après la fin du cours. Elle secoue la tête, elle sait qu’elle est ridicule Hazel. Coucher avec quelqu’un c’est pas grave. C’est normal de faire ça. Mais dans le monde d’Hazel Blossom, c’est énorme. Ca veut dire qu’elle a tourné la page Alex Carlson.

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hazel, tu seras toujours la pour elle. quoi qu'il arrive. quoi qu'il se passe. tu la jugeras jamais. non. tu seras la pour elle si elle le demande, si elle a besoin de toi. tu serais prêt à tout laisser tomber. ta vie misérable, tes emmerdes. juste pour elle, pour l'aider, pour la sortir d'une situation incongrue ou délicate. hazel, c'est comme ta sœur jumelle. c'est ta meilleure amie, ta confidente, ton tout, ton oxygène. hazel, c'est ta bouée de sauvetage, ta lumière dans ce monde triste et morne, ton rayon de soleil.
« je sais pas ce qu’il m’a pris austin. » tu hausses les épaules, c'est pas grand chose pour toi, non, c'est même rien du tout, que d'avoir couché avec son prof. tu termines ta bière d'une trainte alors que tu reposes la bouteille en verre sur la table. « c'pas un drame non plus ... » tu souffles faiblement alors que le rire cristallin d'hazel résonne dans la pièce. et tu te fiches des regards qui se tournent vers vous, tu ris avec elle. rire contagieux, presque nerveux, tu sais pas, au fond. tu passes une main sur ton visage. « je ne savais pas que c’était mon prof. je l’ai rencontré dans un bar, il m’a dit qu’il était journaliste, moi j’ai dis que j’étais écrivaine et même pas de la ville. sauf que le lendemain, je me suis rendu compte que c’était le nouveau prof. et j’ai filé après la fin du cours. » tu fronces un peu les sourcils, tu prends le temps d'analyser tout ce qu'hazel te raconte. ouai, parce que y'en a des infos sur hazel à digérer. tu l'observes un moment, tu vois pas pourquoi elle se prend la tête, pourquoi elle te parle de tout cela sur le ton de la confession. toi, des mecs, t'en as tous les jours entre tes draps, contre ta peau et contre tes lèvres. le sexe ça fait partie de ta vie à part entière, t'aimes ça et t'as pas honte de le dire. elle le sait, hazel, elle en rit souvent d'ailleurs. « attend attend, t'as menti. et t'as couché avec un mec dans la même journée ? t'avais pris un truc ? » tu dis ça sur le ton de la rigolade, parce que c'est toi, qui prends des trucs, qui mens, qui s'amuse avec les autres. ça ressemble pas à hazel, non. parce que hazel, elle est restée bloquée sur alex. son premier, tu crois. ce mec, tu l'supportes pas, il s'est barré, il a laissé hazel et aujourd'hui, il revient et il est accusé de viol. c'pas normal, c'pas bon pour elle et toi, tu veux la protéger hazel, tu veux pas que quelqu'un puisse lui faire de mal. « c'est pas la mort, tu savais pas que c'était ton nouveau prof, vous vous êtes amusés, voilà, fin de l'histoire, faut pas que tu culpabilises. » tu souffles finalement. t'es pas le meilleur pour réconforter les autres toi, non, t'es loin de l'être même. tu fais comme tu peux.

Austin il minimise. Enfin non, il ne minimise rien du tout. Parce que c’est la vie ce qu’il s’est passé. Coucher avec un homme le premier soir quand tu te protèges, c’est vrai que c’est pas la mort. Mais Hazel ce type de relation, elle ne connaît pas. Alors elle a du mal à digérer tout ça. Elle se sent honteuse et elle sait qu’au fond c’est ridicule, c’est pas comme-ci elle s’était retrouvée à poil au beau milieu de la rue. Non, c’est des choses naturelles. Mais Hazel, c’est le genre de fille à aimer avec son cerveau et pas avec ses hormones, donc clairement, ça ne lui ressemble pas, et elle a du mal à assumer. Oui, je sais, pour toi c’est rien. Elle souris timidement, elle sait Hazel ce qu’il pense Austin. Elle est coincée et elle en fait tout un plat, alors que c’est rien du tout. Elle ne peut s’empêcher de rire à la blague d’Austin. C’est justement pour cela qu’elle a décidé d’en parler avec Austin, plutôt qu’aux autres. Parce qu’Austin, il s’en fout de tout et il rigole de tout. Il ne la jugera jamais et il essaiera toujours de détendre l’atmosphère. Mais elle reprend vite son sérieux et elle se pince les lèvres. Oui elle s’est amusée, mais à quel prix ? Oui, mais ça reste mon prof, ça reste pas terrible pour commencer une relation. Enfin, le truc c’est qu’il est fiancé, mais qu’il a eu un genre de coup de foudre pour moi et du coup, il veut plus ou moins qu’on sorte ensemble. Oui parce que c’était pas une simple histoire de cul. Sans doute que ça aurait été plus simple ainsi, mais c’est tout l’inverse. Caleb et Hazel, ils se sont plus tout de suite et ils avaient pas prévus que le coup de foudre serait encore là le lendemain. Ils avaient pas non plus prévu de se revoir. Et pour tourner la page Alex et recommencer quelque chose avec quelqu’un, il y avait mieux c’est certain.

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